L'impact du digital en 2024 :

Comment ralentir grâce à la slow communication

En tant que responsable marketing ou chef d'entreprise, on se sent parfois obligé de produire beaucoup de contenu, toujours plus vite, sur toujours plus de plateforme pour rester visible et tenter de capter au maximum l'attention de notre audience. Mais à force de communiquer ainsi, on se sent parfois essouffler, comme pris au piège d'un dictat "si tu ne fais pas tout ca, tu ne vendras pas".

Cette situation, je la connais bien, puisque j'ai été à votre place il y a quelques années. Jusqu'au jour où je me suis demandée quel impact avait réellement ma communication? Si elle était réellement en phase avec mes valeurs durables ? Et surtout, s'il existait d'autres façons de communiquer, plus respectueusement, tout en conservant cette performance ?

Dans cet article, je vous donnerais des éléments clés qui m'ont aidés à y voir plus clair...

Le données clés sur le poids du digital

Des gestes simples pour réduire notre impact

Et une alternative à la communication de masse

I- Le digital, pfff... ca ne pollue pas !

Le digital est souvent perçu comme une solution moderne et propre. Contrairement aux papiers, il ne remplie pas nos poubelles, n'utilise pas d'encres polluant nos rivières, ne rase pas nos forêts... Des messages virtuels, impalpables et qui disparaissent comme par magie une fois consommés. Et pourtant...Chaque clic, chaque vidéo, chaque ouverture d'e-mail génèrent une empreinte carbone, souvent ignorée par ses utilisateurs et ses créateurs.

Une empreinte environnementale invisible... ou pas

Vous savez, ces moments où, bien au chaud dans votre lit, vous scrollez sur votre téléphone sans fin ? Ce qui se passe derrière chaque message posté ou page chargée, c'est tout un monde caché de serveurs et de centres de données géants. Ces infrastructures, souvent invisibles, consomment une quantité d'énergie énorme, que ce soit en électricité ou en eau, pour fonctionner correctement. Et ce n’est pas seulement pour alimenter les serveurs qui stockent et traitent nos données. C'est aussi pour refroidir ces structures qui dégagent beaucoup de chaleur. Vous voyez ces moments frustrants où votre page bug et durant lesquels vous pestez ? Eh bien, souvent, c'est parce que ces systèmes surchauffent.

Selon l'International Energy Agency, ces centres de données représentent entre 2 et 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, dépassant ainsi les émissions des vols commerciaux (environ 2,4 % ) et d’autres activités existentielles qui alimentent notre économie mondiale. Un chiffre qui pourrait grimper de 20 % d'ici 2030 face à l'hyper consommation de contenu ! (données : Climatiq)

Une industrialisation de contenu

Et ce n'est pas tout. Avec la tendance du "tout, tout de suite", les marques se sentent souvent poussées à produire toujours plus de contenu, toujours plus vite, pour rester visibles.

Mais dans cette course à la quantité, on oublie parfois l’essentiel : créer un contenu réfléchi, authentique, qui résonne vraiment avec notre audience et nos personnas. Au lieu de cela, on voit fleurir des posts, articles ou vidéos qui, à force d’être produits à toute vitesse et reproduits partout (ne pensez pas que ChatGPT ou Gimini vous l'ait réservé juste pour vous!), passent inaperçus.

Ces contenus, souvent éphémères, finissent par saturer non seulement les serveurs, mais aussi l’attention des consommateurs, qui peuvent se sentir submergés et pousser à une surconsommation. Au final, cette quête de visibilité immédiate peut éloigner les marques de leurs véritables engagements, sans qu’elles le réalisent forcément.

Le digital vs papier ?

Alors, faut-il revenir au papier ? Pas nécessairement.

Le digital fait parti aujourd'hui de nos habitudes de consommation, de notre parcours d'achat. Il permet de toucher un large public en un instant, avec une réactivité et une mise à jour quasi immédiates. L'arrêter serait je pense une erreur. Par contre nous pouvons en contrôler son usage et comprendre son impact pour ainsi faire des choix avisés et stratégiques.

De plus, le papier, reste bien plus polluant que le digital. La production de papier nécessite de l'eau, de l'énergie et des matières premières. Mais le papier a aussi des avantages uniques : un catalogue imprimé sur un beau support, en quantité réduite, crée une connexion émotionnelle plus forte avec le client. Il est souvent conservé, feuilleté, voire partagé, offrant une expérience plus durable.

En fin de compte, tout est une question d'équilibre et de stratégie. Chaque support – papier ou digital – a ses propres fonctionnalités et intervient à différentes étapes du parcours d'achat du consommateur. L'important est de relativiser et de prendre en compte les avantages et l'impact de chacun. Privilégier la qualité et la durabilité, tout en choisissant les bons outils selon le message que l'on souhaite transmettre, est essentiel pour rester cohérent avec les valeurs d'une marque engagée.

Mettons en place une stratégie durable

II- 3 gestes simples pour réduire l'empreinte de sa communication

Même si certaines marques ont fait le choix audacieux d'arrêter certains outils de communication pour marquer leur engagement - exemple les cosmétiques Lush - vous n'êtes pas obligés d'en arriver là. Pour amoindrir votre impact carbone, vous pouvez déjà commencer par ces quelques gestes simples.

Optimisez la taille de vos fichiers

Les illustrations, photos et vidéos peuvent être lourdes à télécharger, surtout lorsqu'elles proviennent de professionnels de l'image. Et c'est normal ! Ces experts ne connaissent pas toujours l'utilisation finale que vous ferez de leurs créations visuelles. Certains supports nécessitent de grands formats, comme les affichages publicitaires (> 20 Mo) plus), tandis que d'autres, tels que les réseaux sociaux ou les sites internet, privilégient des formats plus petits (< 500 ko).

Cependant, lorsqu'ils sont affichés sur un support digital, téléchargés et stockés sur des serveurs, ces éléments peuvent consommer une quantité significative de bande passante et d'énergie, surtout si leur poids est élevé. En compressant vos images et vidéos au maximum, vous pouvez réduire votre impact carbone. N'hésitez pas à demander à votre partenaire d'adapter le format selon son utilisation prévue. Et pour les contenus libres de droits, pensez toujours à ajuster le poids et le format en fonction de votre utilisation.

Si ce n’est pas possible, vous pouvez réduire vous-même le format à l’aide d'outils comme TinyPNG ou encore Handbrake. Ces outils sont conçus pour alléger vos fichiers tout en maintenant une bonne qualité d’image.

Astuce : Privilégiez les formats légers comme le WebP pour les images et ajustez la résolution des vidéos à leur usage réel (par exemple, optez pour 1080p au lieu de 4K). Cela vous permettra de gagner en rapidité et en efficacité, tout en préservant l'esthétique de vos contenus.

Favorisez les hébergements web éco-responsables

Choisissez un hébergeur qui utilise des énergies renouvelables pour alimenter ses serveurs, comme Infomaniak ou Green.ch en Suisse. Ces hébergeurs sont engagés dans la réduction de l’empreinte carbone liée au stockage et à la gestion des sites web. Pour cela, ils en utilisent des énergies vertes pour alimenter leurs serveurs ou des systèmes de refroidissement innovants pour tempérer les serveurs sans climatisation. Des solutions vertes permettant de réduire considérablement la consommation d’énergie.

Astuce : Vérifiez si l’hébergeur offre des certificats d’énergie verte et privilégiez ceux qui participent à la compensation carbone.

Stop à l'envoi de mails en masse

Les e-mails ont une empreinte carbone significative, surtout lorsqu'ils incluent des pièces jointes volumineuses ou sont envoyés à un grand nombre de destinataires. Limiter donc leur envoi et travailler les avec soin :
- en créant du contenu à forte valeur (moins mais mieux)
- en segmentant un maximum vos listing d'adresse email et personnalisant les envois
- en nettoyant vos listing d'emails régulièrement et en supprimant toute adresse mail inactive depuis plus de 6mois.

Vous pouvez également privilégier les liens partagés plutôt que les pièces jointes. Ils sont des moyens efficaces de réduire cet impact.

aidez-moi à mettre ces actions en place

III- La slow communication : une alternative responsable ?

La slow communication est une technique de communication parmi tant d'autres. Mais pour moi, c'est une approche durable qui permet de réduire significativement l'impact carbone de nos activités numériques. En misant sur moins mais mieux, cette approche privilégie la qualité du contenu plutôt que la quantité, favorisant des messages réfléchis, stratégiques et pertinents sur le long terme. En ralentissant le rythme de production et en limitant les contenus éphémères, la slow communication diminue le besoin de stockage massif et la consommation de bande passante, tout en évitant le gaspillage de ressources numériques. Alors si vous aussi vous avez envie de vous mettre à la slow communication, voici 5 pratiques pour commencer à l'intégrer dans votre stratégie de marque :

Privilégiez la qualité à la quantité

Au lieu de produire du contenu à un rythme effréné, concentrez-vous sur la création de contenus utiles, raffinés et durables. Pour cela concentrez-vous sur les différentes interrogations ou problématiques de votre cible. Ne parlez pas forcement de vos produits, mais de leurs valeurs, leurs bénéfices produits, ... Vous gagnerez en engagement mais aussi en performance.

Recyclez le contenu existant

Plutôt que de constamment créer du nouveau contenu, tirez parti de celui que vous avez déjà créé en le réutilisant sous différents formats. Par exemple, un article de blog peut être transformé en newsletter, en réels ou même en série de posts pour les réseaux sociaux. Le recyclage de contenu permet de maximiser l'impact de vos messages, tout en réduisant le temps et les ressources nécessaires à la création de nouveaux contenus. Je vous promets que vous vous sentirez moins essoufflé chaque mois !

Astuce : Identifiez vos contenus les plus performants et déclinez-les sous plusieurs formats pour toucher différentes audiences tout en restant dans une approche de slow communication.

Choisissez les bons outils digitaux

Le choix des outils que vous utilisez pour votre communication digitale peut faire toute la différence. Site internet, Youtube, Instagram, Pinterest, Podcast...Vous n'avez pas besoin d'être sur tous les supports pour performer!

Choisissez uniquement ceux utilisés par vos clients cibles. Vous limiterez ainsi l'utilisation de ressources qui vous seront inutiles et gagnerez en temps de production sur les bons !

Communiquez de façon cohérente et réfléchie

La slow communication repose sur une stratégie cohérente, réfléchie et alignée avec les valeurs de la marque. Planifiez votre contenu avec soin, en vous assurant qu'il reflète votre engagement et qu'il ne s'inscrit pas dans une logique de surproduction. Chaque message doit avoir un but précis et être porteur de sens.

Astuce : Planifiez un calendrier de contenu qui laisse suffisamment d’espace entre chaque publication pour permettre une réflexion approfondie et éviter les publications superficielles.,

Favorisez des supports durables

Misez sur des supports de communication à faible impact environnemental. Cela inclut le choix d’un hébergement web éco-responsable, mais aussi d'outils qui consomment moins d’énergie.
En adoptant ces pratiques, vous commencerez à intégrer la slow communication dans votre stratégie, tout en renforçant l’authenticité et l’impact durable de vos interactions avec votre public.

Astuce : Choisissez un hébergement qui utilise des énergies renouvelables.

Conclusion

La slow communication est une technique de communication durable, respectueuse de votre audience. Elle vous permet de communiquer tout en restant alignés avec vos valeurs durables. En misant sur la qualité plutôt que la quantité, le durable plutôt que l'éphémère, vous marquerez les esprits de votre audience et gagnerez en efficacité et performance.

Et si vous souhaitez être aussi audacieux que Lush... appelez nous, on adore les challenges !

je veux mettre en place un communication slow !